Bonjour,
Je suis Fido.
Suite à mon appel au guillotinage de Macron, j’ai été banni de ce site, mes messages ont été effacés et je ne peux plus y accéder depuis mon adresse IP.
Je me suis créé ce compte ad hoc pour simplement poster l’ultime message suivant. C’est en quelque sorte un droit de réponse que je prends sans en demander l’autorisation à personne.
Je rassure cependant les modérateurs de ce site Internet : je ne multiplierai les comptes ad hoc et je ne ferai pas de forcing. C’est la dernière fois que vous entendrez parler de moi ici. Le risque de censure - on le comprendra aisément - rend caduc l’effort d’écriture et de discussion.
Je tiens à commencer en rappelant que, en dépit de la disparition de mes messages qui auraient pu en témoigner, je me suis montré courtois (ou relativement courtois) avec les membres, tous les membres de ce forum. Je n’ai ni insulté, ni menacé un intervenant de violences physiques. Même si j’ai pu me montrer taquin ou un peu piquant avec deux ou trois d’entre vous dans le cadre des échanges, je crois avoir globalement respecté les règles de correction entre discutants, et je crois que ce respect prouve que j’étais ouvert à la discussion avec chacun de vous. Que plusieurs d’entre vous ne voulaient pas me parler ou m’entendre parler, je veux bien l’entendre, mais dans ce cas, il convient d’assumer la chose pour elle-même et m’épargner de l’inversion accusatoire qui consiste a me peindre comme une bête féroce enfermée dans une fureur qui fait qu’elle ne veut rien entendre et n’est plus bonne qu’à pousser des cris inarticulés.
En venant sur ce topic, j’avais pour objectif d’essayer de mieux comprendre la sociologie du phénomène des gilets jaunes. J’ai fait l’erreur de croire que c’était une ambition partagée par tout le monde ici.
J’ai posté mon témoignage de gilet jaune actif car j’ai pensé qu’il pouvait en intéresser certains, ceux qui cherchent à y voir un peu plus clair dans ce mouvement, et peut-être aussi plus généralement dans l’époque actuelle. Je me range dans cette dernière catégorie car bien que gilet jaune moi-même, je ne prétends pas détenir la vérité sur ce phénomène. Encore moins être représentatif de son essence.
Ce topic dépasse désormais les 30 pages, et, hormis mon témoignage – qui n’existe plus car il a été censuré - combien avez-vous, combien avons-nous ici de témoignages directs de gilets jaunes sous la main ? Peu, voir même aucun autre (à vérifier, je n’ai pas lu toutes les pages du topic). Beaucoup d’expertises, beaucoup d’analyses, beaucoup d’échanges, mais aucun matériel de base. C’est problématique. On se croirait presque sur un plateau de TV entre seuls journalistes qui nous expliquent le monde ! Malheureusement, lorsque vous avez enfin un gilet jaune qui parle directement (moi), il ne dit pas ce qu’il convient de dire dans un salon de thé, et on le bannit. Je devine que plusieurs d’entre vous sont soulagés par ma disparition, à nouveau ils respirent le bon air frais du Progrès !, mais je sais aussi que d’autres, d’autres qui avaient à cœur de comprendre, fusse en se bouchant le nez, d’autres, disais-je, estiment que dans l’opération, une part d’intelligibilité leur a été confisquée. En ce sens, la censure n’est pas qu’une contrainte sur s’abat sur le censuré, c’est aussi une contrainte infligée à ceux qui, peut-être, auraient voulu échanger avec ce dernier.
Parlons de la censure, un instant.
Je demande : pensez-vous que dans la censure se trouve la solution, ou du moins une partie de la solution à nos maux ? Pensez-vous que les racistes sont moins racistes parce qu’ils sont censurés ? Pensez-vous que les fascistes sont moins fascistes parce qu’ils sont censurés ? Pensez-vous qu’il n’y a pas de haine, cette haine qui monte, partout, parce qu’on censure les appels à la haine (notion juridique floue et donc arbitraire avec interprétation laissée à l’appréciation du juge) ?
Tenez, prenons le cas du conspirationnisme, par exemple. Le conspirationnisme, c’est quoi, pour le dire vite ? C’est la croyance qu’il existe, derrière la version officielle de l’histoire, une vérité officieuse, secrète. Et cette vérité est volontairement cachée par le pouvoir, par le Système. Je vous le demande : est-ce qu’en censurant les conspirationnistes, en leur interdisant tout droit de parole dans l’espace médiatique, on lutte efficacement contre leur conviction qu’il existe... une vérité qu’on veut nous cacher ?
Réveillez-vous, les amis : la censure ne cesse de croire dans ce pays, la censure ET l’auto-censure, la censure partout, y compris des petites censures, des censures minuscules, perdues au fin fond d’un forum de cartes Magic, et au final quoi, quel résultat ? Au final, la défiance généralisée, des gens qui crient parce qu’ils ont été muselés, et un pays au bord de l’implosion.
Bien sûr, je ne mets pas tous les problèmes du monde sur le dos de la censure mais – témoignage personnel véridique -, c’est à cause de la censure et des entraves toujours plus croissantes à la liberté de parole (loi Gayssot, loi Pleven, etc.) que je me suis radicalisé et que je suis tombé du coté obscur de la force, et que, de fil en aiguille, j’ai complètement, mais vraiment complètement cessé de croire dans la légitimité du pouvoir établi et de la justice française. Censurer des types radicalisés comme moi, c’est clairement utiliser une citerne d’essence pour espérer éteindre un feu de camp.
En plus, pourquoi la censure ?
Je veux dire : je connais ce forum. Il est rempli de gens intelligents, cultivés, et, surtout, tout à fait capable de rebondir à mes propos, de contre-argumenter, et même, sur certains points - car nul n’est infaillible - de me remettre à ma place. (Certains m’ont par exemple mouché sur les antibiotiques pour virus – bien fait pour moi, c’est de bonne guerre !) J’ajoute que la tournure des événements dans notre amorce de discussion montrait que j’étais en position minoritaire et que j’allais donc subir un violent contre-feu. Un intervenant (j’ai oublié son pseudo, j’en suis désolé) a par exemple fait l’effort de citer une étude scientifique qui prouve les vertus des révoltes pacifiques sur les révoltes violentes, et donc invalidait potentiellement mes louanges pour les effets bénéfiques de la guillotine. La suite, ça aurait du être quoi ? La suite, ça aurait du être un échange de messages, des lecteurs lisant tranquillement les avis des uns et des autres, pesant le pour et le contre dans les opinions et les justifications des uns et des autres, et se positionnant selon leur conscience. Voilà, comme des grands.
Alors, pourquoi la censure ? Est-ce que le censeur estime que les partisans du camp du Bien n’ont pas le niveau pour contrecarrer par l’usage du logos les méchants garçons ? Ou est-ce qu’il estime que les lecteurs sont trop cons pour juger les idées par eux-mêmes ?
Ou alors pour des raisons légales ? Oui, censeur, sauve donc ta face en invoquant les raisons légales !
D’ailleurs, toi qui met tant de zèle à faire respecter la Loi en appliquant la censure, je t’invite à aller jusqu’au bout de ta démarche de collaboration en passant à l’étape d’après, à savoir en me dénonçant aux RG. Comme l’a dit un intervenant, un type comme moi doit au moins avoir une fiche S à son nom. Au moins ! En plus, un autre a assuré que j’allais certainement très vite devenir un islamiste ! Un islamiste avec une longue barbe noire, vous vous rendez compte du danger pour la République !?! Alors c’est simple, moi je dis qu’il ne faut prendre aucun risque avec moi : sur mon compte Fido - s’il existe encore -, il y a mon nom de famille et mon adresse postale (validés par plusieurs échanges de cartes avec des membres du forum). Donc voila, censeur, tu leur envoies (aux RG) ta petite note explicative, tu leur dis bien que Monsieur Fido a dit sur un forum internet de cartes en carton qu’il voulait que Monsieur le Président de la République Monsieur Macron se fasse couper la tête, tu leur dis que j’ai également nommé BHL et Sarkozy sur la liste des traîtres à la Nation à exécuter, et puis-je aussi, s’il te plaît, te demander d’ajouter, en leur précisant bien que c’est de ma part, que « J’ENCULE A SEC LES RG ET TOUS LES FILS DE PUTE DE LA POLICE POLITIQUE !». Voilà, mets bien les guillemets pour bien qu’on sache que c’est moi qui le dit et pas toi, c’est important. Une fois que tu auras fait cela, tu pourras, c’est certain, te féliciter d’avoir participé activement à ma déradicalisation et à l’éradication de l’extrême-droite en France.
Madudu a dit quelque part que notre époque ne possède pas les hommes capable de châtier impitoyablement la haute trahison. Malheureusement, il a tout à fait raison. Je pourrais rajouter, sur la base de ma petite expérience sur ce forum, que notre époque semble également manquer d’hommes capable de sentir la violence - et donc d’hommes capable de la penser sérieusement (s’en tenir à condamner moralement une chose est presque l’inverse de la penser). La cause de ce dangereux manque réside probablement dans une définition selon moi biaisée qu’on peut donner à la civilisation. A savoir la civilisation comme processus d’adoucissement continuel des mœurs.
J’aurai aimé discuter d’une autre conception envisageable du processus civilisationnel, une conception où le progrès ne réside pas dans l’atténuation de la violence mais dans son effort de légitimation. Être civilisé ne signifiant pas alors refuser et dénigrer l’usage de la violence en toute circonstance, mais, lorsqu’on en fait usage, justifier en raison cet usage. Le problème, autrement dit, n’étant pas alors la violence en tant que telle mais la violence arbitraire, la violence sans motif, la violence gratuite.
Je n’ai pas besoin de démontrer qu’un peuple qui ne veut absolument pas entendre parler d’usage de la violence, qui se refuse à la violence en toute circonstance, qui s’interdit notamment d’utiliser la violence pour se libérer d’une oppression, et qui juge que l’État, quoiqu’il fasse, garde toujours le monopole de la violence légitime, voila le genre de peuple dont rêvent toutes les tyrannies. Ou plutôt : voila le genre de peuple que fabriquent les tyrannies.
Messieurs, joueurs de Magic, citoyens, je m’arrête ici, cette fois-ci pour de bon. J’ai souvent pris beaucoup de plaisir à lire plusieurs d’entre vous sur ce site, même lorsque je ne participais pas directement aux échanges, même lorsque je n’étais pas d’accord. Aussi, je termine simplement sur ce mot : merci.
… ET VIVE LA FRANCE ! HAHA !
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